La Constitution de 1787

Adoptée à la fin de la guerre d’Indépendance, la Constitution de 1787 pose les bases du fonctionnement du nouvel État et d’une forme d’idéal américain. Elle marque aussi une synthèse entre les courants hamiltonien et jeffersonien, entre radicalisme politique et tendance industrielle.

La reprise des éléments de la Déclaration d’Indépendance

La Constitution de 1787 se place dans la continuité de la Déclaration d’Indépendance, notamment parce qu’elle reprend les grands droits inaliénables que la république américaine entend placer au centre de sa nouvelle construction sociale : la liberté, le droit à la recherche du bonheur matériel, et le droit à la vie (la sûreté).

On retrouve également le principe de laïcité, qui, dans l’esprit américain, doit protéger les Églises de l’influence des pouvoirs publics (et non l’inverse comme en France). Dernier grand élément, l’égalité des chances. Ce droit à l’opportunity, droit de saisir sa chance afin de gravir l’échelle sociale, est le point clef de ce qu’on appellera plus tard le « rêve américain ».

Une construction politique à part

La construction politique américaine est unique, notamment à cette époque, en ce qu’elle repose sur une séparation des pouvoirs plus forte que partout ailleurs. Une série de mécanismes empêche les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire de s’influencer l’un l’autre. Par exemple, la Chambre ne peut renvoyer le président, le président ne peut dissoudre la Chambre ni imposer ses vœux à la Cour Suprême. D’où une nécessité permanente de compromis.

Une étonnante longévité

Dernière originalité de cette Constitution, elle est restée inchangée depuis 1878. Elle a évolué, bien entendu. D’abord par des amendements successifs, parfois fondamentaux. Mais également parce que l’interprétation de la Constitution, qui est le rôle de la Cour Suprême, évolue. Ceci n’en reste pas moins très marquant. La France, par exemple, a connu quinze constitutions différentes depuis la Révolution française.